Vingt dieux
Louise Courvoisier, Frankreich, 2024o
Der 18-jährige Totone verbringt die meiste Zeit damit, mit seinen Kumpels Bier zu trinken und die Tanzveranstaltungen im Jura zu besuchen. Doch die Realität holt ihn ein: Er muss sich um seine siebenjährige Schwester kümmern und einen Weg finden, seinen Lebensunterhalt zu verdienen. Er macht sich daran, den besten Comté der Region herzustellen, mit dem er die Goldmedaille beim Landwirtschaftswettbewerb und 30.000 Euro gewinnen möchte.
Le cinéma français semble enfin prêt à se pencher sérieusement sur le monde paysan. Après Petit paysan (Hubert Charuel, 2017), Au nom de la terre (Edouard Bergeon, 2019) et le documentaire La ferme des Bertrand) (Gilles Perret, 2023), voici un premier film très réussi qui n'a pas été retenu par hasard en sélection officielle à Cannes. S'inspirant de son milieu d'origine, la jeune Jurassienne Louise Courvoisier livre une sorte de récit d'apprentissage dénué de toutes les facilités usuelles. On y découvre un garçon de 18 ans plus enclin à accumuler les bêtises de son âge avec ses potes qu'à s'intéresser au travail sur la ferme paternelle. Lorsque ce Totone se retrouve soudain seul à devoir en assumer la responsabilité, ainsi que veiller sur sa petite sœur, il ne voit qu'une manière de s'en sortir: gagner un concours de fromager. Une idée un peu folle qui l'amènera tout de même vers une attitude plus mature face à la vie, grâce à Marie-Lise, la jeune fermière qu'il comptait gruger pour obtenir son lait... La bonne surprise provient du réalisme du regard posé sur ce garçon et cette campagne: il en saisit le manque de sophistication et la rudesse sans exclure pour autant ni la tendresse ni l'humour. Si le style n'annonce pas forcément une grande personnalité, la cinéaste a trouvé là un bel équilibre entre description quasi documentaire et fiction, obtenant de ses comédiens amateurs des performances d'une rare justesse. Le plaisir teinté d'inquiétude qu'on ressent dès lors à suivre ce héros et ses exploits aussi modestes qu'inhabituels ne trompent pas.
Norbert CreutzGalerieo







